Paris Fashion Week 2025 : luxe, scandales et révolution stylistique
- Harmonie de Mieville
- 13 mars
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 avr.

Bienvenue à la Paris Fashion Week, où la mode est un art… et un sport de combat ! Vous pensiez que la Fashion Week n’était qu’une simple parade de vêtements hors de prix ? Spoiler alert : c’est aussi un ring où se mêlent ego, ambition, créativité débridée et drames en coulisses. Dans cet épisode – ou plutôt ce marathon stylistique – on va plonger dans l’univers impitoyable de la Paris Fashion Week automne-hiver 2025-2026. Installez-vous confortablement avec votre cappuccino, votre croissant (ou tout autre viennoiserie indispensable), parce que vous êtes sur le point de découvrir les coulisses d’un événement qui va bien au-delà des tissus et des paillettes.
CE QUI A RENDU CETTE ÉDITION UNIQUE
La Fashion Week 2025 nous a prouvé une fois de plus que l’élégance et le chaos peuvent cohabiter avec une facilité déconcertante. Dans un contexte post-Covid et en plein ralentissement économique, on ne s’attendait pas à ce que l’industrie ressorte les armes lourdes. Et pourtant…
Sarah Burton chez Givenchy : Imaginez un come-back digne d’une rockstar. Burton, après avoir été l’architecte de l’esthétique McQueen, s’empare de Givenchy et injecte un mélange explosif de tradition et de subversion. Les fashionistas ont applaudi cette renaissance comme s’il s’agissait d’un concert de rock, murmurant déjà « Burton sauve la maison française ».
Haider Ackermann pour Tom Ford : Un autre choc dans la modosphère. Le style raffiné d’Ackermann fusionné avec l’ADN sulfureux de Tom Ford ? D’aucuns doutaient, d’autres priaient. Résultat : une collection qui embrasse la sensualité des années 90 et l’excès assumé des seventies, le tout coiffé d’un minimalisme inattendu. Standing ovation, s’il vous plaît.
Demna, ce créateur habitué aux cascades de scandales (ouragan de neige, apocalypse sur tapis rouge, et j’en passe), s’est cette fois essayé à l’idée de la « normalité ». Sa collection « The Everyday » a présenté des silhouettes d’employés de bureau, d’ados en survêt, voire de fêtards au petit matin. Mais ne vous méprenez pas : normalité ne rime pas toujours avec sobriété. Derrière ces costumes élimés se cachent d’astucieux volumes, des coupes surréalistes et ce grain de folie signature qui fait (encore) jaser.
Pendant que certains investissent dans l’IA et les hologrammes, d’autres se targuent d’être « durables » en vantant une capsule à 20% de matières recyclées. Entre militants écolo qui crient au greenwashing et créateurs sincèrement engagés, l’ambiance se tend : la mode peut-elle rimer avec respect de la planète ou est-ce juste un discours marketing de plus ? Les débats s’enflamment, et nous, on pop-cornise cette tension avec plaisir.
Les podiums sont (enfin) plus métissés, et c’est tant mieux. Certaines marques ont misé sur des mannequins non-binaires ou trans, tandis que d’autres ont fait défiler des silhouettes plus-size timides. Alors, on crie au progrès, mais on pointe aussi du doigt le chemin qu’il reste à faire pour que la diversité morphologique soit réellement représentée. Résultat : applaudissements, sifflements, protestations… bref, la vraie vie, en somme.
Ah, le doux paradoxe d’une mode qui se veut démocratique tout en vendant des sacs à 10 000€… Alors que les défilés sont diffusés partout sur TikTok, la réalité des étiquettes se durcit. Des pièces qui dépassent l’entendement, à l’heure où les consommateurs sont plus prudents que jamais. Contradiction assumée ou simple logique du luxe ? Telle est la question qui taraude l’arrière-boutique des grands groupes.
La PFW n’appartient plus uniquement aux Parisiens : Chinois, Américains, Moyen-Orientaux viennent briller en front rows, transformant chaque show en carrefour culturel. Les créateurs jonglent avec des codes plus globaux que jamais, tentant d’attirer tout ce beau monde avec des références multiples (et parfois contradictoires). Conclusion : c’est un joyeux bordel, et tout le monde semble adorer ça.
LAN party chez Coperni : 200 gamers en pleine Fashion Week, c’est la collision improbable de deux univers que tout oppose… ou presque.
Grand Dîner du Louvre : un « Met Gala » à la sauce parisienne, sous la pyramide. Du caviar, des robes couture, et quelques militants PETA non invités rôdent devant les portes. Pas de quoi troubler ce bal de vanités assumées.
En bref, cette édition 2025-2026 a mis la barre haute : du clash culturel au duel entre greenwashing et sincérité, en passant par de purs moments de mode. Si vous pensiez encore que la Fashion Week n’est qu’une histoire de tissus et de mannequins, vous vous êtes fourré le pinceau dans l’œil.
LES COLLECTIONS QUI ONT MARQUÉ CETTE PFW
Dior – L’élégance littéraire : Maria Grazia Chiuri continue sa romance avec l’érudition en puisant dans Orlando de Virginia Woolf. Résultat : crinolines revisitées, silhouettes androgynes et clins d’œil à Galliano & Ferré. La palette oscille entre noir, blanc et éclats métalliques, reflétant un dialogue entre tradition et modernité. Ce qu’on retient : Des broderies étoilées, un storytelling érudit, et la rumeur d’un départ imminent de Chiuri qui ajoute un soupçon de mélancolie à l’ensemble.
Chanel – Transition sage : orpheline de Virginie Viard, la maison joue la carte de la sécurité en attendant Matthieu Blazy. Tweed, camélias, perles : l’arsenal Chanel répond présent, sans prise de risque folle. Ce qu’on retient : Le raffinement est intact, mais on sent que tout le monde attend le renouveau. Le vrai point chaud : Anna Wintour en Chanel couture lors du gala du Louvre, confirmant que, même en mode « transition », Chanel reste Chanel.
Saint Laurent – Glamour nocturne : Anthony Vaccarello, en place depuis 2016, sait capitaliser sur le vestiaire de la femme fatale : tuxedos oversize, robes courtes et épaules inspirées des années 80. On applaudit la cohérence d’un show minimaliste mais ultra-sexy. Ce qu’on retient : Une front row de stars, dont Rosé (Blackpink) et Zoë Kravitz, qui transforme chaque pas de mannequin en séquence Insta irrésistible.
Balenciaga – L’ordinaire subversif : Demna, champion de la provocation, s’est « assagi » en présentant la normalité comme nouveau terrain de jeu. Costumes froissés, silhouettes d’employés de bureau… ça paraît presque banal, mais c’est précisément ce qui intrigue : chaque détail, chaque coupe, est pensé pour provoquer une seconde lecture. Ce qu’on retient : Un best-of de l’univers Demna, plus mesuré mais non dénué de sarcasme. Clairement, la réflexion sur l’« essence du vêtement » en dit long sur l’état d’esprit post-scandale.
Louis Vuitton – Time-mix et shows spectaculaires : Nicolas Ghesquière orchestre un clash d’époques : crinolines du 19e siècle, vestes high-tech, sneakers futuristes, le tout dans un décor monumental (Cour Carrée du Louvre ou équivalent). Ce qu’on retient : Un sac LED interactif qui fait couler l’encre, confirmant la place de LV en leader du luxe « connectée ». Et bien sûr, la présence de Felix (Stay Kids) sur le runway.
Hermès – L'élégance équestre sublimée : lors de cette Fashion Week, Hermès a présenté une collection qui réaffirme son héritage équestre tout en s'adaptant aux tendances contemporaines. Sous la direction de Nadège Vanhee-Cybulski, la maison a dévoilé des ensembles en cuir sombre, notamment des manteaux brillants, des robes et des pantalons, le tout sur un podium recouvert de terre, évoquant une ambiance rustique et authentique. Les mannequins, chaussées de bottes d'équitation pointues, ont défilé dans un décor aux murs courbes recouverts de feutre brun, rappelant les sculptures de Richard Serra. Des pièces comme des jupes à franges, des vestes courtes à panneaux matelassés et des manteaux longs doublés de laine feutrée ont illustré la fusion entre tradition et modernité propre à Hermès.
Miu Miu – Entre audace et hybridation : de son côté, Miu Miu a une fois de plus démontré son audace en proposant une collection mêlant féminité assumée et touches avant-gardistes. Le défilé a été marqué par des silhouettes combinant des mini-jupes en cuir, des vestes assorties et les emblématiques jambières de la marque, créant un look à la fois edgy et sophistiqué. La présence de célébrités telles que Sydney Sweeney, vêtue d'un ensemble Miu Miu avec une jupe en cuir et des jambières, a renforcé l'impact médiatique du show. La collection a également mis en avant des pièces hybrides, fusionnant des éléments formels et streetwear, avec une prédominance de proportions oversize et de vêtements hybrides, confirmant la capacité de Miu Miu à réinventer les codes saison après saison.
Focus sur les Indés et Nouveaux Talents
Marine Serre – Survie futuriste : des silhouettes upcyclées, des références sport-chic et une empreinte éco-friendly quasi militante. Marine Serre s’impose comme la porte-voix d’une génération en quête de sens.
Ellen Hodakova – L’art de l’upcycling sophistiqué : soutiens-gorge vintage transformés en pochettes, ceintures de sécurité tressées en robes bustier… L’imagination suédoise au service d’une mode responsable, inventive, et diablement séduisante.
Burc Akyol – Vestiaire gender-fluid : mélange de tailoring parisien et de codes ottomans, cette collection questionne l’identité et l’inclusivité. Le tout dans une ambiance techno-folklore, of course.
Matières Fécales – Le choc surréaliste : trois défilés en une journée, masques intégraux, prothèses gonflables… Loin de la sagesse, cette démarche questionne les limites de l’anthropocentrisme. Quand la mode devient performance artistique, on dit : pourquoi pas ?
Petites déceptions et demi-flops
Off-White sans Virgil Abloh peine à retrouver le souffle novateur qui lui a valu une place au sommet du street-luxe. C’est propre, mais sans étincelle.
Quelques lignes secondaires dans l’ombre des mastodontes, qui n’ont pas fait le poids en termes d’impact médiatique. On se demande si elles ne finiront pas par disparaître dans la jungle du luxe.
LES MOMENTS ICONIQUES DE LA PFW
Looks qui ont fait mouche
Dior : Le manteau dramatique orné de motifs glacés, digne d’un film fantasy.
Tom Ford : Un ensemble pailleté final, déjà réservé (dixit la rumeur) par Timothée Chalamet pour son prochain tapis rouge.
Valentino : La robe brodée d’un visage de chat (oui, carrément), mixant kawaii et opulence baroque.
Front rows de folie
Anna Wintour : l’impératrice de la mode, imperturbable, probablement en train de noter sur un carnet mental : « +1 pour l’innovation, -10 pour la banquette trop inconfortable ».
Dove Cameron, Lisa, Rosé, etc. : quand la pop culture s’allie aux podiums, l’effet viral est garanti. Les hashtags #PFW2025 et #Iconic ont explosé.
Scénographies déroutantes
Le LAN party de Coperni : 200 gamers dans un défilé ? Coup de génie marketing ou simple kermesse geek ? Les opinions divergent, mais le buzz est réel.
Décor de toilettes publiques chez Valentino : métaphore de l’intimité ? Clin d’œil à la société de consommation ? Ou simple envie de provoquer un malaise artistique ? Dans tous les cas, ça fait parler.
Grand Dîner du Louvre : sous la pyramide, un gala qui se veut le « Met Gala » parisien. Robes haute couture, statuettes antiques en guise de témoins silencieux, et quelques coupes de champagne bien senties.
Polémiques savoureuses
Accusations d’appropriation culturelle : il semblerait qu’une ou deux maisons se soient « inspirées » un peu trop librement d’artisanats exotiques sans rendre à César ce qui appartient à César.
Débats sur la diversité : oui, il y a eu progrès, mais quand est-ce qu’on verra un vrai casting inclusif, de la taille 30 à la taille 50, plus qu’une ou deux fois par an ?
Prix exponentiels : un sac à 15 000€, vraiment ? Alors qu’une partie du public se serre la ceinture, la maison-luxe continue de miser sur l’élitisme. Réactions : perplexité, fascination, indignation… ou tout à la fois.
CE QUE CETTE PFW DIT DE LA MODE ET DE LA SOCIÉTÉ
Entre revival 90s, obsession 70s et inspirations victoriennes, la mode fait son marché dans le passé. Pourquoi ? Probablement parce qu’en temps incertain, on aime se réfugier dans le connu, tout en y ajoutant un twist futuriste. Résultat : des podiums qui recyclent et réinventent, prouvant que la créativité est un éternel recommencement.
La VR, l’IA, les expériences phygitales : on nous vend la fusion de la mode et de la tech depuis des années. Mais le public, finalement, apprécie toujours le spectacle physique. La conclusion semble être : on adore l’innovation, mais on veut encore voir, toucher et ressentir la magie d’un vrai défilé. Le NFT, c’était sympa, mais la robe en soie, c’est mieux.
La mode de 2025 n’est pas épargnée par les turbulences : ventes en baisse, inflation, incertitudes politiques. Pourtant, le luxe persiste et signe avec des prix toujours plus élevés. Contradiction ? Oui, mais c’est aussi la stratégie de la rareté. Pendant que certains s’indignent, d’autres en redemandent : plus c’est cher, plus c’est envié.
On ne peut plus ignorer l’urgence climatique, et la mode n’y échappe pas. Entre ceux qui brûlent leurs invendus et ceux qui vantent une collection recyclable, le débat fait rage. Certes, la Fashion Week a mis en lumière des initiatives durables sincères (Marine Serre, Hodakova, etc.), mais le greenwashing rôde, faisant grincer des dents les ONG.
Sous les strass et les paillettes, la mode exprime aussi des idées : féminisme, fluidité de genre, diversité ethnique. On questionne l’identité, on célèbre la différence. La Fashion Week devient un microcosme d’un monde qui bouge – pas aussi vite qu’on le voudrait, mais quand même.
OÙ VA LA MODE APRÈS CETTE PFW ?
Sarah Burton chez Givenchy et Haider Ackermann chez Tom Ford : deux coups de maître qui ont ravi la presse et réchauffé le cœur des critiques.
Les indépendants qui osent la rupture (Marine Serre, Matières Fécales, etc.) : la preuve que la jeune génération a les cartes en main pour réinventer l’industrie.
Les défilés sont accessibles à tous via le livestream, Instagram, TikTok. Tout le monde peut savourer la mode… en théorie. Dans les faits, acheter ces pièces reste un luxe réservé aux happy few. On est donc face à une double vitesse : l’ouverture digitale versus la réalité de prix élevés. Est-ce tenable à long terme ? Mystère.
La question du calendrier se pose avec acuité : multiplier les défilés, est-ce écolo ? Entre la pression climatique et la volonté de limiter les déplacements, on pourrait imaginer regrouper les shows ou fusionner certaines présentations (homme/femme, couture/RTW). Mais le rituel des FW est un tel pilier du business… que la révolution n’est pas encore pour demain.
Les maisons qui adoptent l’IA pour leurs imprimés ou la VR pour leurs défilés sont vues comme avant-gardistes. Mais si le hype retombe, seul un équilibre saura perdurer : la mode aime l’excitation, sans pour autant renier l’humain. L’IA ne remplacera pas le toucher d’un tissu ou l’émotion d’un mannequin qui défile devant nous.
Entre tradition artisanale et expérimentation digitale, la mode cherche un point d’équilibre. Les consommateurs exigent plus de transparence, de sincérité et de conscience sociale. Les marques qui sauront manier rêve, durabilité et vérité pourraient bien s’imposer comme les reines du nouveau paysage mode.
CONCLUSION
Et voilà, chers passionnés (et curieux) du grand théâtre de la mode, on referme le rideau de cette Paris Fashion Week 2025-2026 pleine de surprises, de controverses et de moments mémorables. Entre le glamour tapageur, les LAN parties improbables et les robes à 15 000€, on a navigué dans une zone grise fascinante où la beauté côtoie la contradiction.
À vous de jouer !
Réagissez : sur quelles collections avez-vous craqué ? Quel show vous a bluffé ou agacé ? Partagez, débattez, piétinez vos certitudes et forgez-en de nouvelles.
Prolongez l’aventure : abonnez-vous, suivez nos prochains épisodes, car la mode ne s’arrête jamais. Son évolution est aussi rapide qu’un scroll sur TikTok.
Interrogez le système : avez-vous besoin de ce sac hors de prix ou rêvez-vous surtout de la liberté qu’il représente ? Les deux, sans doute. Mais c’est précisément cette interrogation constante qui nourrit la mode – et la rend irrésistible.
En filigrane, cette Fashion Week nous rappelle que la mode est une forme d’expression puissante, un sport de combat culturel où se jouent des batailles d’idées et de tendances. Elle est politique, artistique, économique, et toujours un brin théâtrale. Alors restons en alerte : le futur s’écrit déjà sur les catwalks – entre un hoodie délirant de Balenciaga, une robe recyclée de Marine Serre et un sac numérique de Louis Vuitton.
Prochain rendez-vous ? La Fashion Week printemps-été 2026, où de nouveaux talents émergeront, de nouvelles polémiques éclateront et où, assurément, nous continuerons de commenter avec passion (et un soupçon de sarcasme). D’ici là, restez stylés, curieux, et n’oubliez pas : la mode, c’est bien plus qu’un vêtement, c’est un langage. Et vous, comment comptez-vous le parler ?
À très vite pour de nouvelles aventures à la croisée du rêve, de la réalité… et du tapis rouge.
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