Mode éthique : révolution ou simple greenwashing ?
- Harmonie de Mieville
- 24 sept. 2024
- 16 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 avr.

Alors que les projecteurs illuminent encore les catwalks et que les flashs crépitent sur les front rows, un vent de changement bien plus discret – presque insidieux – souffle en coulisses. Ce n'est pas un ouragan, mais plutôt une brise tenace, une révolution silencieuse qui s’infiltre lentement mais sûrement dans l’industrie. Mesdames et messieurs, je vous parle de la mode éthique. Ce qui était autrefois un concept flou, voire utopique, est aujourd’hui une nouvelle frontière à conquérir. Et quand on parle de frontières, on ne plaisante pas : matériaux innovants, nouveaux processus de fabrication, le tout en pleine Fashion Week… Autant dire que l’industrie est à un tournant.
Ce que je vous propose aujourd’hui, c’est de plonger dans cette transformation, de comprendre pourquoi et comment la mode se réinvente face aux crises environnementales. On parlera des créateurs pionniers comme Gabriela Hearst et Marine Serre, on analysera l’impact du changement climatique sur la production des matières premières – spoiler alert : ça ne sent pas bon pour le coton et la soie – et on se demandera si la mode éthique est vraiment une norme à venir ou juste un luxe réservé à quelques happy few.
Et bien sûr, impossible de ne pas revenir sur les Fashion Week de New York et Milan… Bref, un petit mélange de folie et de grandeur. Accrochez-vous bien, on va parler avenir, tendances et, surtout, du vrai prix de la mode. Parce que derrière les paillettes, c’est aussi l’avenir de la planète qui est en jeu.
Les nouvelles frontières de la mode éthique
Les nouvelles frontières de la mode éthique ne se contentent plus de concepts abstraits pour rassurer les consommateurs. Aujourd'hui, c'est une véritable révolution technologique qui se joue. Commençons par les matières écologiques, parce que soyons honnêtes, si vous pensiez que la mode éthique ne concernait que des sacs en coton bio, vous êtes restés bloqués quelque part en 2010.
Prenons les algues, par exemple. Eh oui, ces petites plantes marines qu'on imagine plutôt dans un bol de ramen se retrouvent maintenant dans nos vêtements. Des entreprises comme AlgiKnit transforment ces algues en fibres naturelles biodégradables, une alternative plus verte que le coton conventionnel, dont la production engloutit des litres et des litres d'eau. Plus besoin de détruire l'environnement pour porter des vêtements stylés. Il suffit de se tourner vers l'océan. Et ce n’est pas tout ! Les champignons s’invitent aussi dans notre garde-robe. Oui, vous avez bien entendu, des champignons. Des fibres à base de mycélium, comme celles développées par la startup Bolt Threads, sont en train de changer la donne. Non seulement ces matières sont biodégradables, mais elles peuvent même ressembler à du cuir. Adieu, cuir animal, bonjour mycelium – ou l'élégance qui ne fait pas souffrir.
Ce n’est qu’un début, car l’avenir de la mode éthique, c’est aussi les tissus régénératifs. L’économie circulaire, vous en avez peut-être entendu parler ? C’est le modèle où chaque vêtement, une fois en fin de vie, peut être recyclé pour créer de nouveaux textiles. Des marques comme Evrnu exploitent cette technique pour transformer les vieux vêtements en fibres toutes neuves. Qui aurait cru que le pull de votre grand-mère pourrait être la base d’une collection ultra-tendance ?
Passons à la technologie. Il est loin le temps où une simple étiquette “fabriqué en coton bio” suffisait à calmer nos consciences. Maintenant, c’est la blockchain et l’intelligence artificielle (IA) qui s’invitent dans nos placards. La blockchain, cette technologie de transparence autrefois réservée au bitcoin, est désormais utilisée pour tracer l'origine de chaque vêtement. Finies les petites cachotteries sur l'origine douteuse des matières premières. Avec des initiatives comme celles de Provenance ou de Lablaco, vous pouvez scanner un code et voir où a été produit votre vêtement, comment, et par qui. Transparence totale, ou presque.
Et l'intelligence artificielle dans tout ça ? Si vous pensiez que l'IA allait remplacer les créateurs de mode, rassurez-vous, elle a un rôle bien plus pratique. Des entreprises comme CLO Virtual Fashion utilisent l'IA pour optimiser les patrons de vêtements, réduisant ainsi le gaspillage de tissu. Imaginez des collections créées avec le minimum de déchets possible. L’IA ne fait pas que transformer les coupes, elle rend aussi la production plus efficiente et plus écologique.
Mais qui sont les cerveaux derrière cette révolution ? Quelques noms reviennent souvent : Stella McCartney, par exemple, figure de proue de la mode durable depuis des années. Elle a été l'une des premières à prouver qu’on pouvait marier luxe et éthique sans sacrifier le style. Son travail avec des matériaux écoresponsables, y compris son partenariat avec Bolt Threads pour créer du cuir végétal à base de mycelium, en est la preuve.
On a aussi des créateurs comme Marine Serre, qui mixe couture et récupération, avec des pièces réalisées à partir de tissus upcyclés. Sa fameuse lune croissante, maintenant reconnaissable partout, est portée sur des vêtements qui prônent la durabilité et l'avant-garde. Gabriela Hearst, quant à elle, n’a pas seulement imposé ses créations élégantes à la maison Chloé, elle a aussi imposé une philosophie. Chez elle, chaque collection est pensée dans une optique de réduction d’impact environnemental.
Et il ne faut pas oublier les créateurs émergents. Des marques comme Pangaia révolutionnent l'industrie en intégrant des innovations comme la fibre à base d’algues ou encore des teintures sans produits chimiques. Une nouvelle génération de créateurs est en train de prendre les rênes de la mode durable, poussée par une clientèle de plus en plus informée et soucieuse de son empreinte écologique.
Pourquoi ces changements deviennent-ils si cruciaux ? Eh bien, regardons les choses en face : l’industrie de la mode est l’une des plus polluantes au monde. Entre l’exploitation des matières premières, la production de masse, et l’incinération des invendus, on est loin du glamour des défilés. La mode éthique est devenue une nécessité plus qu'une tendance. Les marques n’ont plus le choix : soit elles se réinventent, soit elles se retrouvent obsolètes face à des consommateurs de plus en plus avertis.
Mais soyons honnêtes : est-ce que tout ça est rentable ? Après tout, produire de manière éthique coûte plus cher. Les matériaux durables, la transparence dans la chaîne de production, tout cela a un prix. Alors, est-ce que la mode éthique est vraiment accessible à tous ? On pourrait se demander si elle restera l’apanage des grandes maisons et des fashionistas aux portefeuilles bien garnis, ou si elle pourra un jour se démocratiser. Parce que pour l’instant, on parle quand même d’un secteur où un t-shirt “éthique” peut coûter trois fois plus cher qu’un modèle de fast fashion.
La question reste ouverte : la mode éthique est-elle un luxe réservé à une minorité privilégiée ou peut-elle devenir la norme du futur ? Ce qui est sûr, c'est que les marques qui ne s'y adaptent pas risquent de se retrouver bien vite dépassées.
L'impact du changement climatique sur l'industrie de la mode
Le changement climatique et la mode, c'est un peu comme un mauvais mariage forcé : on sait que ça va mal finir, mais on continue quand même. L’industrie de la mode est l’une des plus vulnérables face à la crise climatique, et pour une bonne raison : ses matières premières sont directement liées à la santé de la planète. Quand la nature souffre, la mode pleure. Oui, même si elle essaye de rester chic.
Prenons le coton, par exemple. Ce matériau si omniprésent, qui fait de votre t-shirt préféré un compagnon de vie, est également un gouffre écologique. Pour produire un kilo de coton, il faut environ 10 000 litres d’eau. Vous avez bien entendu, 10 000 litres pour un simple kilo. Avec les sécheresses de plus en plus fréquentes dans les régions productrices comme l’Inde et le Pakistan, l’avenir du coton est plus incertain que jamais. On pourrait même dire qu'il est au bord de la déshydratation. Les récoltes deviennent moins abondantes, les prix montent en flèche, et les marques se retrouvent à devoir choisir entre un coton hors de prix ou des alternatives plus éco-friendly, mais qui coûtent aussi un bras.
Et ce n’est pas que le coton qui est en danger. La production de soie est également menacée par le réchauffement climatique. Les vers à soie, ces petites créatures si sensibles, détestent les températures extrêmes. Résultat ? Une baisse de la qualité de la soie, des coûts qui explosent, et une industrie qui se mord les doigts en espérant des jours meilleurs. Quant au cuir, il ne faut même pas parler des sécheresses qui réduisent les pâturages pour les animaux d’élevage, ce qui complique encore plus la chaîne d’approvisionnement.
Ces catastrophes naturelles que l’on voit défiler aux infos, des incendies en Australie aux inondations au Bangladesh, ce sont aussi des cauchemars pour les marques de mode. Les chaînes d’approvisionnement, déjà fragiles, deviennent un véritable casse-tête logistique. L’interruption des routes commerciales, les pénuries de matières premières et l’augmentation des coûts de production ont un impact direct sur les prix finaux des vêtements. Pour les grandes marques comme Zara ou H&M, cela signifie des marges réduites ou, pire encore, des retards qui font grincer des dents les actionnaires.
Mais les petites marques locales, elles, n’ont pas la même capacité de résistance. Pour elles, chaque désastre naturel est un coup dur. Les incendies en Californie, par exemple, ont ravagé des plantations de coton biologique, ce qui a réduit l’offre et augmenté les coûts pour les créateurs qui prônent la slow fashion. Une petite inondation dans une région de production peut ruiner une saison entière. Et pourtant, l’industrie continue de tourner, avec ce même paradoxe : contribuer aux émissions de gaz à effet de serre tout en étant l’une des premières victimes du changement climatique.
Face à cette situation, comment réagit l’industrie de la mode ? Eh bien, certaines marques tentent de redresser la barre, d'autres, quant à elles, se contentent de poser quelques pansements verts. Prenons les grands noms, par exemple LVMH (oui, le géant derrière des marques comme Louis Vuitton et Dior). Ils ont annoncé une réduction de leur empreinte carbone et des investissements dans des projets de compensation carbone. Mais est-ce suffisant pour réellement changer la donne, ou est-ce simplement une manière de se donner bonne conscience ?
On observe aussi des marques qui jouent la carte de la relocalisation. Plutôt que de produire à l’autre bout du monde, elles favorisent une production plus locale pour réduire les risques liés aux chaînes d’approvisionnement. Cela permet non seulement de mieux contrôler la qualité, mais aussi de s’adapter plus facilement aux aléas climatiques. Patagonia est un bon exemple de marque qui prône un modèle résilient et local, tout en investissant dans des initiatives environnementales concrètes.
Il y a également un effort notable vers la réduction des déchets textiles. Les géants de la mode, comme H&M, se sont lancés dans des projets de collecte et de recyclage de vêtements pour éviter que des millions de tonnes de textile ne finissent dans les décharges. Mais là encore, difficile de ne pas sentir une pointe de greenwashing quand ces mêmes entreprises continuent à produire à un rythme effréné des collections qui se renouvellent tous les mois.
Alors, est-ce que l’industrie de la mode a vraiment pris conscience de son rôle dans la crise climatique ? Ou est-ce simplement une stratégie de communication bien ficelée pour éviter de perdre des clients soucieux de l’environnement ?
D’un côté, il est clair que certaines marques font de réels efforts pour réduire leur empreinte carbone et s’adapter aux nouvelles réalités climatiques. Gucci, par exemple, s’engage dans des initiatives de compensation carbone en plantant des arbres et en investissant dans des technologies plus propres. Mais soyons honnêtes, planter quelques arbres ne suffira pas à compenser des décennies de surconsommation et de pollution industrielle. Difficile de ne pas y voir une sorte de marketing vert, aussi séduisant qu’inefficace à long terme.
Ce qui est sûr, c'est que le changement climatique pousse les marques à revoir leur modèle. Elles n'ont plus vraiment le choix. Soit elles s'adaptent à ces nouvelles contraintes écologiques, soit elles disparaissent, étouffées par les catastrophes naturelles, les pénuries de matières premières, et la hausse des coûts. L’avenir de la mode sera sans doute plus sobre, plus local et, espérons-le, plus durable.
Les tendances de la mode éphémère et leur impact environnemental
La mode éphémère, c’est un peu comme ces plats prêts à manger : rapidement consommée, rapidement jetée. On pourrait croire que l’industrie de la fast fashion est un génie pour avoir compris qu’on aime tous renouveler notre garde-robe sans trop se ruiner. Mais derrière cette avalanche de vêtements à bas prix, c’est un véritable désastre environnemental qui se cache. Une catastrophe silencieuse, aussi massive qu’invisible pour beaucoup, surtout quand les articles se vendent à coup de clics sur des applications comme Shein, avec des prix défiant toute logique.
Prenons Shein, qui a su s’imposer comme le géant de la fast fashion en battant des records de rapidité. Pas besoin d’attendre la prochaine Fashion Week pour découvrir les tendances, Shein les a déjà copiées, produites en masse et vendues à des prix ridiculement bas avant même que vous n’ayez eu le temps de dire “panier d’achat”. Mais ce rythme effréné a un coût, et non, ce n’est pas sur votre portefeuille. C’est la planète qui paie.
La production massive de vêtements bon marché, souvent fabriqués dans des conditions plus que douteuses, aggrave des problèmes environnementaux déjà bien connus. Chaque année, des milliards de vêtements sont produits, mais aussi jetés presque aussi vite qu’ils ont été achetés. On estime que l'industrie de la mode est responsable d'environ 10 % des émissions mondiales de CO2, un chiffre qui fait grimacer quand on sait que des marques comme Shein produisent environ 10 000 nouveaux articles par jour .
Mais au-delà des émissions, il y a aussi la question de la gestion des déchets textiles. Les vêtements non vendus ou usés ne sont pas simplement recyclés. Non, ils finissent bien souvent dans des décharges ou, pire encore, sont brûlés pour éviter d’encombrer les entrepôts. Brûler des invendus, vous dites ? Oui, c’est aussi scandaleux que ça en a l’air, mais c’est une pratique encore courante dans l’industrie. Et qui dit incinération dit encore plus d’émissions de gaz à effet de serre. La boucle est bouclée, sauf qu’ici, il n'y a rien de chic.
Heureusement, face à cette marée de vêtements jetables, certains designers proposent des alternatives. Les micro-collections, des séries limitées et exclusives, sont en train de gagner du terrain. Le concept ? Créer des pièces uniques, en quantités réduites, parfois sur commande. Cela évite la surproduction, et encourage les consommateurs à acheter moins mais mieux.
La tendance de la slow fashion s’inscrit dans cette logique. Ici, pas de rush pour la dernière tendance de TikTok. Au contraire, on prend le temps de réfléchir à l’achat, à la qualité des matières, et surtout à la durabilité. Acheter une pièce de slow fashion, c’est un peu comme acheter un investissement : vous payez plus cher, mais vous savez que ce vêtement pourra durer des années, sans avoir besoin d’être remplacé à chaque saison.
Mais la slow fashion n’est pas la seule réponse. La location de vêtements est aussi en plein essor. Des plateformes comme Hurr ou Rent the Runway permettent aux consommateurs de louer des pièces de créateurs pour une occasion spéciale, sans avoir à acheter un vêtement qui ne sera porté qu’une seule fois. Une solution pratique et écologique, qui permet de réduire l’impact environnemental tout en continuant à suivre les tendances.
Et puis il y a le marché de la revente. Des applications comme Depop ou Vinted ont transformé la manière dont les gens consomment la mode. Au lieu de jeter un vêtement à la poubelle, les consommateurs peuvent désormais le revendre et lui donner une seconde vie. C’est une petite révolution en soi, car cela pousse à la réutilisation plutôt qu’à l’accumulation de vêtements neufs. Bien sûr, cela ne règle pas tout, mais c’est un pas dans la bonne direction.
Maintenant, quelques chiffres pour bien se rendre compte de l’ampleur du problème. Outre les 10 % des émissions mondiales de CO2 que j’ai mentionnés plus tôt, la fast fashion consomme également des quantités astronomiques d’eau. Par exemple, la production d’un seul jean nécessite environ 7 500 litres d’eau, soit l’équivalent de ce qu’une personne boit en 7 ans . Oui, tout ça pour un jean que vous risquez de porter moins de deux ans avant qu’il ne finisse au fond de votre placard, ou pire, à la poubelle.
De plus, on estime qu’environ 85 % des textiles produits chaque année finissent à la décharge. Et si cela ne vous semble pas encore assez alarmant, sachez que les fibres synthétiques présentes dans ces vêtements, comme le polyester, mettent jusqu'à 200 ans à se décomposer . Pendant ce temps, elles libèrent des microplastiques dans l'environnement, polluant les océans et menaçant la vie marine.
La question à un million d’euros : est-ce aux consommateurs de changer leur comportement ou aux marques de prendre leurs responsabilités ? Il serait facile de dire que tout repose sur les choix individuels. Après tout, personne ne vous force à acheter ce t-shirt à 5 euros qui finira probablement à la décharge dans six mois. Mais la réalité est bien plus complexe.
Les consommateurs sont bombardés de publicités, de promotions et de tendances qui changent à la vitesse de l’éclair, en particulier sur des plateformes comme TikTok ou Instagram, où la mode est devenue un véritable terrain de jeu pour l’hyperconsommation. La culture du "haul", où les influenceurs montrent fièrement leurs dizaines d’achats bon marché, renforce ce cycle infernal. Dans un tel contexte, difficile de ne pas céder à la tentation de la fast fashion.
Cependant, les marques ont une énorme responsabilité dans cette équation. Ce sont elles qui fixent les règles du jeu, qui créent cette surproduction effrénée et qui rendent la mode éphémère si accessible. Si elles ne changent pas leurs modèles économiques, les efforts individuels risquent de rester anecdotiques. Bien sûr, il est possible de consommer mieux, mais sans une prise de conscience collective à l’échelle de l’industrie, la transition vers une mode durable restera un vœu pieux.
Récap Fashion Week de New York et Milan (Septembre 2024)
NYC fashion week.
Commençons par ce que tout le monde attend : le spectacle. Et croyez-moi, cette édition de la Fashion Week de New York n’a pas déçu.
Tommy Hilfiger a fait sensation avec un défilé improbable sur un ferry désaffecté de Staten Island. Imaginons une collection preppy sur fond de Wu-Tang Clan… ça secoue ! Ce mélange inattendu de culture et de mode a attiré une foule enthousiaste, sans parler des K-pop stars Felix et Lee Know (Stray Kids), qui ont non seulement illuminé le podium mais aussi fait exploser les réseaux sociaux. Une masterclass en marketing de la jeunesse globale.
Michael Kors est resté fidèle à son ADN en jouant sur des paysages italiens pour sa collection printemps-été 2025, mais l'accent n'était pas seulement sur les vêtements. Non, ici, c'est la K-pop qui frappe encore avec la présence de Dahyun, membre de Twice, en tant qu’ambassadrice mondiale. Et là, les médias étaient en feu. Kors a habilement fait le pont entre le glamour new-yorkais et les icônes internationales, un combo gagnant.
Carolina Herrera, fidèle à son élégance légendaire, a présenté une collection romantique et intemporelle. Des lignes épurées, des couleurs vibrantes, tout en subtilité et sophistication. Ce défilé a démontré que parfois, la simplicité fait mouche et permet de rester dans les mémoires. Herrera continue de prouver qu'elle est une véritable prêtresse de la mode américaine.
Le moment politique marquant de cette semaine fut sans aucun doute la marche "Fashion For Our Future". Organisée par Anna Wintour et le CFDA, cette marche pro-démocratie a rassemblé près de 1000 personnes dans les rues de Manhattan, avec des personnalités comme Jill Biden. L’objectif ? Encourager les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales. Wintour, mégaphone à la main, a fait vibrer les réseaux sociaux avec cet appel engagé. La mode qui s’empare de la politique : une puissante démonstration de la place qu’elle peut jouer dans les enjeux sociétaux actuels.
Et bien sûr, le street style. Comme d’habitude, c'est dans les rues de Manhattan que le vrai show se déroulait. 70 % de l’engagement sur les réseaux sociaux cette année n’a pas été généré par les podiums, mais bien par les tenues audacieuses aperçues à l’extérieur des défilés. Les influenceurs et célébrités se sont affrontés dans une guerre de créativité et de style, prouvant que la mode, c’est aussi ce qu’on porte dans la rue.
Cette année, un retour aux fondamentaux américains s’est imposé. Des marques comme Ralph Lauren, Tommy Hilfiger et Coach ont mis en avant une esthétique résolument classique, mais modernisée. Cette élégance typiquement américaine, ancrée dans la simplicité, semble répondre à une demande d’essentiel après des saisons de maximalisme.
Et enfin, difficile de ne pas mentionner l’influence de la K-pop, qui continue de se renforcer sur les podiums new-yorkais. Felix, Lee Know, Dahyun : ces collaborations montrent que la mode ne connaît plus de frontières et que la culture pop asiatique s’impose, attirant des foules plus jeunes et internationales.
Milan fashion week.
Versace est un véritable festival de couleurs et d’optimisme que Donatella Versace a orchestré au Castello Sforzesco. Avec des tops en zigzag, des jupes florales et une touche des années 90, la collection printemps-été 2025 était un souffle d’air frais sur les podiums milanais. L’idée derrière cette collection ? "Apporter de la lumière et de la joie dans un monde rempli de noirceur." Avec des tenues aussi audacieuses que des costumes en citron vif et des corsets dorés, Versace a une fois de plus démontré sa capacité à marier glamour et énergie.
Gucci a opéré un retour aux sources avec un accent sur des manteaux intemporels et des accessoires subtilement brillants. De Sarno, le nouveau directeur créatif, cette collection a marqué une volonté de simplicité après la "réinitialisation" de la saison dernière. Des teintes de vert mousse aux trenchs en cuir vibrant, chaque pièce exprimait une élégance décontractée mais affirmée.
Prada a mis les petits plats dans les grands avec une collection intitulée la "Prada Eras Tour". Miuccia Prada et Raf Simons ont revisité des classiques de la maison, avec une touche futuriste. Des robes en cuir ajouré aux pantalons taille haute ornés de détails trompe-l'œil, tout était une ode à la mode avant-gardiste. Prada a réussi à capturer l’essence des décennies passées tout en les modernisant pour l’avenir.
Milan ne fait pas que célébrer la mode, elle encourage aussi l’innovation durable. Cet événement a honoré les marques et créateurs les plus engagés dans la mode responsable, soulignant l’importance croissante de la durabilité dans le luxe italien. Pour les passionnés de l’histoire de la mode, cette exposition retraçant les six décennies de Vogue Italia a été un point culminant de la semaine. Un hommage à l'impact du magazine sur la mode mondiale, avec des photographies d'archive et des couvertures emblématiques.
Versace et d’autres maisons ont mis en avant des collections remplies de couleurs vives et d’optimisme, une manière de réagir à l’incertitude mondiale. Ce choix audacieux a offert une vraie lumière dans la noirceur. À l’instar de Prada et Gucci, plusieurs marques ont cherché à capturer une esthétique classique et intemporelle, mais modernisée. On observe une volonté de créer des pièces qui transcendent les saisons tout en restant modernes et accessibles à un public plus jeune.
Conclusion
Et voilà, après avoir exploré les transformations et défis de la mode éthique et durable, ce qui ressort clairement, c’est que l’avenir de l’industrie ne se joue pas seulement sur les podiums, mais aussi dans des choix cruciaux pour notre planète. Ce qu’on peut en tirer, c’est que la mode du futur, ce n’est pas seulement une question de style, c’est une question de survie – pour la planète et pour les marques. Si les créateurs ne réinventent pas leur façon de produire, ce ne sont pas seulement les tendances qui s'effaceront, mais toute une industrie qui devra se réinventer à marche forcée.
Alors, face à ce tournant historique, on peut se poser la question : les grandes maisons se contenteront-elles de quelques actions symboliques et de jolis discours, ou feront-elles le vrai grand pas vers une mode durable ? C’est le défi qui les attend. Les Fashion Weeks de New York, Londres et bientôt Paris sont des observatoires précieux pour comprendre vers où le vent tourne. Mais il reste à voir si ce vent soufflera suffisamment fort pour amener un réel changement.
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