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Tech 2025 : Big Data, Vie Privée, Mythes du Hacking et Coût Écologique du Numérique

Dernière mise à jour : 25 avr.



La technologie avance à la vitesse de l’éclair, et le CES 2025 vient de le prouver une fois de plus. Pourtant, derrière les innovations bluffantes qu’on nous sert sur un plateau, se cachent des réalités moins reluisantes : disparition de la vie privée, fantasmes technologiques entretenus par la pop culture, et un impact environnemental dont on parle trop peu. Voici un décryptage incisif qui s’appuie sur des faits récents et des sources vérifiées, pour vous montrer à quel point nous sommes à la fois complices et spectateurs d’une révolution qui pourrait bien nous échapper.


Le CES 2025 : la grande messe de l’hyperconnectivité


Le Consumer Electronics Show de Las Vegas, version 2025, a été un véritable festival d’intelligence artificielle. Selon le New York Post, Samsung a tiré son épingle du jeu en présentant “Home AI”, un écosystème de maison connectée qui synchronise tous vos appareils. Le frigo se met à papoter avec le lave-linge, le miroir de la salle de bains s’intéresse de près à votre indice de masse corporelle, et vous voilà avec un réseau domestique calibré pour répondre à la moindre de vos envies… ou presque.


Avecings, pour sa part, a frappé un grand coup en dévoilant “Omnia”, un miroir intelligent capable de réaliser des analyses de santé détaillées. En théorie, on s’approche d’une médecine préventive à domicile, ce qui est assez prometteur. En pratique, on peut légitimement se demander où s’envolent toutes ces données précieuses. Et si elles se perdaient dans un énième cloud, prêtes à être revendues ou exploitées par une poignée de géants du numérique ?


Le côté « émotionnel » a également marqué les esprits, avec “Mirumi” et “Jennie” (Tombot), des robots censés interagir avec nous comme s’ils étaient vivants. Les enjeux touchent la santé mentale et la lutte contre la solitude, notamment pour les personnes fragilisées. On ne va pas nier l’intérêt thérapeutique d’un chien-robot quand on est isolé, mais il y a aussi ce sentiment étrange qu’on mélange confort émotionnel et automatisation. On vous parle d’une amitié 2.0, potentiellement envahie par quelques algorithmes bien curieux.


Dans le rayon des expériences immersives, le “TactSuit” de bHaptic (cité par Diario AS) propose une immersion totale en VR : vous ressentez physiquement les impacts, la chaleur, le frisson… À croire qu’on efface la frontière entre réel et virtuel, au point de se demander si on ne va pas s’enfermer définitivement derrière un casque. Du côté du matériel plus « classique », JDN évoque des appareils électroménagers adaptatifs pour mieux gérer l’énergie et limiter le gaspillage. Bonne nouvelle pour la planète, sauf que la multiplication de gadgets prétendument « verts » interroge : l’objectif est-il réellement de réduire l’empreinte carbone, ou d’écouler de nouveaux produits à grand renfort de marketing éco-responsable ?


Dans l’ensemble, le CES reste un formidable levier de compétitivité pour les entreprises, qui y trouvent une vitrine et un écho mondial. Mais on sent aussi les tensions : beaucoup de ces solutions ne seront pas abordables pour tout le monde, ce qui accroît le risque d’inégalités technologiques. Et que dire de l’impact à long terme ? Certaines innovations passeront à la trappe dans quelques mois, alors qu’on nous les présente comme le nouvel eldorado de l’électronique.


Big Data et vie privée : la fin d’une ère ?


Si l’on écoute les analystes, nous sommes en train de sacrifier notre intimité sur l’autel de la commodité. Chaque appli, chaque objet connecté, chaque plateforme sociale récolte et exploite nos données. On parle déjà de scandales autour d’applications qui espionnent un peu trop, ou de réseaux sociaux qui pompent des informations confidentielles dans le dos de l’utilisateur. Pourtant, on continue de partager allègrement, parce qu’on adore la reconnaissance faciale qui nous épargne la corvée du mot de passe, ou la livraison ultra-personnalisée qui anticipe nos envies.


D’un point de vue psychologique, c’est troublant : on sait que nos traces numériques s’entassent, mais on reste dans le déni. On se dit qu’on n’a « rien à cacher », alors qu’on ouvre grand la porte à une surveillance potentiellement abusive. D’ailleurs, le marché du Big Data pèse plusieurs milliards : de quoi motiver les entreprises à se montrer toujours plus gourmandes. Côté régulation, le RGPD en Europe, les lois américaines et chinoises peinent à freiner l’appétit de ces géants. On se retrouve avec des compromis bancals, et une partie de bras de fer où la législation ressemble parfois à un parent débordé face à des ados rebelles.


La question politique est tout aussi vertigineuse. Dans certains États, le crédit social et la reconnaissance faciale ont déjà changé la vie de millions de citoyens. Chez nous, la protection des données se heurte à des réalités économiques et sécuritaires. Le pire, c’est sans doute cette banalisation de la surveillance : on ne semble plus s’en offusquer. Est-ce qu’on va se réveiller un matin et réaliser qu’on a laissé filer une liberté fondamentale pour le simple confort d’avoir un réfrigérateur qui commande tout seul nos pizzas ?


Entre fantasmes et réalité : le hacker dans la pop culture


La figure du hacker fascine. Des séries comme Mr. Robot, des films comme Matrix ou Blackhat ont popularisé l’image de ce pirate informatique solitaire, capable de renverser des multinationales en pianotant deux minutes sur son clavier. On baigne dans un cliché qui alimente nos fantasmes d’individualisme rebelle, comme si le hacker était le dernier rempart contre un système omnipotent.


Dans la vraie vie, les cyberattaques ressemblent moins à un scénario hollywoodien qu’à un casse-tête interminable pour les services de cybersécurité. Les ransomwares paralysent des hôpitaux, les vols de données se chiffrent en millions de dollars, et certains hackers bossent pour des organisations criminelles (voire des gouvernements). Le New York Post a rapporté plusieurs incidents liés à ce genre d’opérations, qui n’ont rien de glam.


Alors pourquoi ce hacker continue-t-il de nous fasciner ? Peut-être parce qu’il représente l’ultime individu capable de défier l’ordre établi, voire de mettre à genoux des systèmes jugés intouchables. On projette sur lui nos angoisses d’un monde ultra-dématérialisé, mais aussi notre envie de voir un grain de sable dans la machine. L’industrie de la cybersécurité, quant à elle, ne cesse de croître, fournissant une riposte technologique à cette menace omniprésente. Au fond, le combat entre hackers et experts de la sécurité est un miroir de la guerre informationnelle qui se joue à l’échelle planétaire.


Culture numérique et écologie : le prix caché de l’innovation


Dans l’imaginaire collectif, le numérique serait éthéré, propre, dématérialisé. En réalité, chaque clic, chaque stream, chaque transaction repose sur des infrastructures énergivores. Les data centers dégoulinent de serveurs qui tournent H24, et la question des déchets électroniques devient un cauchemar logistique. Les blockchains, en particulier, ont fait couler beaucoup d’encre pour leur consommation délirante d’électricité, tandis que le streaming en 4K démultiplie notre impact carbone sans qu’on s’en rende compte.


Les grandes entreprises aiment se présenter comme vertueuses, proposant des centres de données alimentés en énergies renouvelables, ou participant à des programmes de compensation carbone. On a certes vu des progrès, mais on est encore loin d’une réconciliation totale entre high-tech et écologie. Les smartphones se renouvellent à un rythme effréné, les gadgets connectés se multiplient, et l’obsolescence programmée finit dans les décharges. C’est le grand paradoxe : on nous assure que la technologie va sauver la planète en optimisant nos usages, tout en nous vendant toujours plus de produits.


Socialement, il y a une tension insupportable : on veut le dernier cri, on se sent obligé d’avoir la meilleure connexion, le meilleur équipement, mais on sait pertinemment que tout ça ne tourne pas à l’énergie solaire. Résultat, on culpabilise un peu, mais on continue d’acheter. La culture numérique se vit comme un besoin devenu essentiel, et rares sont ceux qui accepteraient de renoncer au confort d’Internet. Du coup, où s’arrête le greenwashing ? Où commence la véritable transition ? Pour beaucoup, parler de sobriété numérique ressemble à un vœu pieux, tant les habitudes de consommation se sont ancrées.


Conclusion : quel avenir pour la tech responsable ?


Au final, le CES 2025 nous en a mis plein la vue, comme chaque année, avec des gadgets époustouflants et des promesses de facilitation de la vie. Mais une réalité s’impose : la technologie se double d’enjeux éthiques, financiers et environnementaux colossaux. La question de la vie privée reste préoccupante, alors que Big Data continue de croître sans réels contre-pouvoirs. Les hackers, tantôt présentés comme des héros ou des criminels, incarnent nos angoisses face à l’extrême vulnérabilité de systèmes toujours plus interconnectés. Et l’environnement, dans tout ça, hérite d’un coût considérable, trop souvent masqué par le vernis « vert » des entreprises.


Ne pas se voiler la face et se poser les bonnes questions, c’est déjà un premier pas. Peut-on concilier progrès technologique et préservation des libertés individuelles ? Va-t-on se contenter de subir la vague connectée, ou œuvrer pour une évolution plus respectueuse de la planète et des droits fondamentaux ? Il n’existe pas de formule magique, mais le débat mérite d’être alimenté.


Je vous invite à poursuivre cette réflexion et à rejoindre la communauté sur Cappcroissantmedia.com. Vous y trouverez des goodies, mes livres, dont Niohmar.exe installation (premier jalon d’un univers dystopique) et, tout prochainement, À travers ses yeux, qui sortira le 5 février. D’ici là, prenez un moment pour observer votre smartphone, vos objets connectés, et demandez-vous si nous ne sommes pas en train de donner les clés de nos vies à des algorithmes qui en savent parfois plus sur nous que nous-mêmes. L’avenir, c’est maintenant, à nous de décider à quoi il doit ressembler.

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