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Exploités. Formatés. Remplacés. Pourquoi on accepte l'inhumain comme normal ?

Dernière mise à jour : 25 avr.



Bon. Dites-moi, est-ce que vous avez déjà regardé quelque chose d’absolument inhumain… et juste haussé les épaules ? Genre, vous voyez une news sur des ouvriers qui bossent 18h par jour pour produire des T-shirts à 5€, et votre seule réaction, c’est : ‘Ouais… c’est chaud, mais bon, c’est la vie.’ Et ensuite, vous passez votre commande Shein tranquillement ? Ou alors, vous regardez un livreur Deliveroo galérer sous la pluie pour vous ramener votre bubble tea en moins de dix minutes et vous vous dites : ‘Ouf, heureusement que c’est pas moi.’


Ouais. Ce genre de trucs.


Aujourd’hui, on va parler de ça. De l’inhumain qui est devenu tellement normalisé qu’on ne le remet même plus en question. De comment on est passés du stade ‘scandalisés’ à ‘blasés’ en quelques années. Parce que spoiler : ce n’est pas qu’on est de mauvaises personnes. C’est juste que tout est fait pour qu’on accepte l’inacceptable sans même s’en rendre compte.


On va parler de la mode et de la tech, qui exploitent sans vergogne et polluent à un niveau catastrophique pendant qu’on se bat pour des promos. On va parler de l’industrie du divertissement, où les artistes sont poussés à bout jusqu’au burnout… et où on les remplace ensuite par des IA parce que c’est plus rentable. Et surtout, on va essayer de comprendre pourquoi on continue à accepter tout ça. Est-ce qu’on est juste des gros hypocrites ? Est-ce qu’on est impuissants ? Ou est-ce qu’on a été tellement conditionnés qu’on ne se rend même plus compte qu’on vit dans un délire total ?


Bref, aujourd’hui, on plonge dans l’enfer des absurdités acceptées. Accrochez-vous à votre café, parce que cet épisode ne va pas être tendre.


C’est Cappuccino & Croissant, et aujourd’hui, on parle de pourquoi on accepte l’inhumain comme normal.


“L’enfer, mais en promo à -50%”


Bon. Parlons un peu de l’énorme éléphant dans la pièce : la fast fashion et l’industrie de la tech. Deux domaines qui sont devenus absolument indéfendables d’un point de vue éthique, mais qu’on continue tous à alimenter, moi y compris. Pourquoi ? Parce que c’est pas cher, c’est pratique, et surtout parce qu’on a appris à détourner le regard.


Prenons la mode. On sait exactement d’où viennent nos fringues. On sait que les T-shirts à 5€, les jeans à 15€, c’est pas du miracle, c’est de l’exploitation. On sait que derrière une commande Shein à 60 balles qui nous offre une garde-robe complète, il y a des ouvriers sous-payés qui bossent dans des conditions catastrophiques, des horaires de malades, des locaux insalubres où ils n’ont même pas le droit de parler entre eux. On sait aussi que la fast fashion est une des industries les plus polluantes de la planète, que la production de masse bouffe des quantités d’eau absurdes, que les vêtements sont conçus pour être jetables et remplacés en un claquement de doigt. Et malgré ça, chaque année, on continue d’en acheter des tonnes.


Alors évidemment, on peut se dire que les grandes marques ne font pas mieux. Zara, H&M, Mango… Elles aussi profitent du même système, elles font juste un peu plus d’efforts pour cacher la misère. Les labels "éthique" et "green" qu’ils nous balancent ? Du pur marketing. Une entreprise qui fabrique des millions de vêtements par an ne sera jamais éco-responsable, peu importe combien de pubs elles font avec des mannequins qui courent dans des champs de blé.


Et ce qui est fascinant, c’est à quel point tout ça est devenu banal. Il y a quelques années, quand on découvrait les conditions des usines textiles au Bangladesh ou en Chine, on était choqués. On criait au scandale. Aujourd’hui ? C’est juste un post Twitter parmi d’autres. On le like, on hoche la tête, on scrolle. Et à la fin, on finit par commander quand même, parce que, bah… faut bien s’habiller, et que ce petit top à 4€ a l’air sympa.


Mais la mode n’est pas la seule à nous avoir transformés en zombies complaisants. Parlons maintenant de l’industrie de la tech.


Nos smartphones, nos ordis, nos tablettes… On sait qu’ils sont produits dans des conditions tout aussi inhumaines. On sait que pour extraire le cobalt nécessaire aux batteries de nos téléphones, des enfants travaillent dans des mines en République Démocratique du Congo. Que les usines où sont assemblés nos précieux iPhones ont des filets anti-suicide autour des bâtiments parce que les conditions de travail y sont si horribles que certains employés préfèrent se jeter par la fenêtre. Ça, c’est pas une théorie du complot, c’est documenté, c’est prouvé, et pourtant… rien. On continue à acheter les nouveaux modèles chaque année, comme si de rien n’était.


Et encore une fois, tout est fait pour nous maintenir dans cette complaisance. Les grandes marques ne nous vendent pas des téléphones, elles nous vendent des rêves, du lifestyle, de la dopamine. Elles nous bombardent avec des campagnes ultra léchées où des gens stylés prennent des photos incroyables avec des téléphones à 1200€. On oublie d’où vient le produit, parce qu’on nous le présente sous une forme tellement belle qu’on n’a plus envie de poser de questions.


Et le pire, c’est qu’il y a un véritable piège psychologique dans tout ça. On se sent mal de participer à ce système, mais en même temps, on ne peut pas s’en échapper. Acheter un téléphone éthique ? Bonne chance, il n’y en a pas. Trouver des vêtements fabriqués dans des conditions 100% responsables ? À moins d’avoir un budget illimité, c’est quasiment impossible. Et du coup, au lieu d’essayer de changer, on préfère juste ne pas y penser.


On nous a appris que tout ça est inévitable. Que la fast fashion est le seul moyen d’avoir des vêtements abordables. Que la tech est forcément construite sur de l’exploitation. Que c’est comme ça, et qu’on n’a pas le choix.


Mais… est-ce que c’est vrai ? Est-ce que c’est juste une excuse confortable pour continuer à consommer sans trop se poser de questions ? Et surtout, si on voulait vraiment changer les choses, est-ce qu’on en serait capables ?


C’est ce qu’on va voir dans la suite.


“Star system ou esclavagisme moderne ?”


On va maintenant parler d’un autre domaine où l’exploitation est devenue une norme : l’industrie du divertissement. Musique, cinéma, influence… Peu importe le format, on adore nos artistes, on les idolâtre, on les suit sur les réseaux, on leur envoie de l’amour… Mais bizarrement, on n’a aucun problème à fermer les yeux sur les conditions infernales dans lesquelles ils travaillent.


Prenons la K-pop, un des exemples les plus flagrants de ce système. C’est une industrie fascinante, brillante en surface, mais qui fonctionne comme une machine ultra-violente. Dès l’âge de 10 ou 12 ans, des enfants intègrent des agences en rêvant de devenir idoles. Ce qu’ils signent, en réalité, c’est un contrat d’esclavage moderne. Des années d’entraînement extrême, 12 heures par jour à danser, chanter, apprendre à sourire au bon moment, maîtriser des langues étrangères… Le tout, sans garantie de débuter un jour.


Et si par miracle, ils réussissent ? Leur quotidien devient encore plus intense. Horaires démentiels, contrôle total de leur image, interdiction de sortir avec quelqu’un, de s’exprimer librement, d’avoir une opinion. Leur vie est scriptée pour être la plus rentable possible. Chaque comeback est un marathon d’interviews, de performances, de fan meetings… On les pousse jusqu’au bord du burnout, et quand ils craquent ? On les remplace.


Le pire, c’est qu’on connaît tous des exemples tragiques. Des idoles qui sont tombées dans la dépression, qui ont été harcelées, poussées à bout… et pourtant, l’industrie continue. Parce que c’est rentable. Parce que nous, en tant que public, on continue de regarder, d’acheter, de streamer… en sachant très bien ce qu’il y a derrière.


Et la K-pop n’est que l’exemple le plus extrême, mais ce n’est pas la seule industrie où les artistes sont traités comme des produits jetables.


Regardons Hollywood. C’est un milieu qui se vend comme un rêve, un fantasme d’or et de paillettes… mais en réalité, c’est un cauchemar où la pression détruit des carrières.


Les acteurs et actrices sont pressés comme des citrons. S’ils ne tournent pas sans arrêt, on les oublie. S’ils prennent du poids, vieillissent, ou osent disparaître quelques mois des écrans, leur carrière est morte. Et ça, c’est s’ils ont la chance de percer. Parce que la réalité, c’est qu’Hollywood est un monde d’abus, de chantages, de pressions physiques et mentales.


C’est un système où il faut plaire aux bons producteurs, aux bons studios, aux bonnes maisons de production, où l’image compte plus que le talent. Un monde où les actrices sont hypersexualisées dès leurs 16 ans, où des gens comme Harvey Weinstein ont pu sévir pendant des décennies parce que tout le monde savait, mais que personne ne voulait risquer sa carrière.


Et même au-delà du cinéma et de la musique, il y a une autre catégorie de célébrités qui est en train d’exploser : les influenceurs.


On les voit comme des jeunes qui ont percé grâce aux réseaux, des gens qui ont trouvé la combine pour devenir riches et vivre de leur passion. Mais derrière, c’est souvent une machine infernale.


L’algorithme leur impose un rythme inhumain : si tu ne postes pas tous les jours, tu meurs numériquement. Si tu n’es pas dans la tendance, tu disparais. Ils doivent produire du contenu en permanence, sous peine d’être écrasés par la plateforme qui les a créés.


Et comme ils sont seuls, sans structure, ils n’ont aucun filet de sécurité. Pas de contrat stable, pas d’assurance, pas de plan B. S’ils font une erreur, s’ils prennent une pause trop longue, s’ils lassent leur public, ils se retrouvent sans rien.


Mais le pire, c’est que maintenant, ils sont carrément remplaçables.


Parce que l’industrie a trouvé une nouvelle façon de broyer les artistes : les IA.


Les studios commencent à générer des images, des musiques, des voix, sans payer de créateurs. Les influenceurs virtuels explosent. On est littéralement en train de créer des célébrités qui ne dorment pas, qui ne prennent pas de pauses, qui ne coûtent rien… et qui ne se plaignent jamais.


C’est là qu’on réalise à quel point le divertissement a perdu toute humanité. On ne veut pas des artistes. On veut des robots qui produisent en boucle, sans failles, sans burnouts, sans émotions.


Et pourtant… on continue à regarder, à consommer, à alimenter ce système. Parce qu’on adore ces contenus, ces films, ces musiques. Parce qu’on est attachés à ces artistes. Mais aussi, peut-être, parce qu’on a accepté qu’ils doivent souffrir pour nous divertir.

Alors… est-ce qu’on a vraiment un problème avec cette industrie ? Ou est-ce qu’on s’est juste habitués à la voir broyer ses propres talents tant que ça nous sert ?


“Pourquoi on continue d’accepter ça ?”


On a parlé de la mode et de la tech, où l’exploitation est une norme. On a vu comment l’industrie du divertissement broie ses artistes comme des produits jetables. Maintenant, on arrive à la vraie question : Pourquoi est-ce qu’on accepte tout ça ?


Parce qu’on pourrait croire qu’on est juste des monstres insensibles. Que l’humanité est devenue égoïste au point de ne plus rien ressentir face à l’injustice. Mais la réalité est plus complexe. On ne cautionne pas activement ces horreurs. On s’y est juste habitués.


1. Le conditionnement progressif : la méthode de la grenouille

Tu connais l’expérience de la grenouille dans une casserole d’eau chaude ? Si tu la balances dans l’eau bouillante, elle saute immédiatement. Mais si tu la mets dans de l’eau tiède et que tu augmentes la température petit à petit, elle finit par cuire sans même s’en rendre compte.


C’est exactement ce qui s’est passé avec nous. On n’a pas accepté l’inhumain du jour au lendemain. On a été exposés à ces injustices progressivement, sous des formes de plus en plus banalisées.


  • Au début, on était scandalisés par les conditions de travail des usines textiles. Aujourd’hui, on en parle vite fait sur Twitter avant de passer à la prochaine actu virale.

  • On a été choqués par les suicides dans les usines Foxconn en Chine, où sont fabriqués nos iPhones. Maintenant, c’est devenu une anecdote dans un documentaire Netflix qu’on regarde... sur un iPhone.

  • On a pleuré devant les témoignages d’artistes brisés, de stars qui s’effondrent sous la pression. Et quelques semaines plus tard, on consomme exactement le même système qui les a détruits.


Ce n’est pas qu’on s’en fout. C’est qu’on est anesthésiés. On vit dans un monde où le drame est quotidien, où chaque jour apporte une nouvelle catastrophe, une nouvelle injustice. On n’a plus la capacité émotionnelle de tout absorber.


Parce qu’entre les guerres, les crises économiques, les politiques absurdes, la planète qui part en vrille… on est en overdose d’horreur.


Alors, pour survivre, on filtre. On classe inconsciemment les drames en deux catégories :👉 Ce qui nous affecte directement → On y réagit. 👉 Ce qui nous semble trop loin ou trop énorme pour qu’on puisse agir → On scrolle.


Et la majorité des injustices qu’on a évoquées entrent dans cette deuxième catégorie. Parce que c’est trop gros. Parce que ça nous dépasse. Parce que, soyons honnêtes… on ne sait même pas par où commencer pour changer les choses.


2. L’illusion de l’impuissance

Une autre raison pour laquelle on laisse passer ces abus, c’est parce qu’on nous a convaincus qu’on ne peut rien y faire.

Dès qu’on commence à se poser des questions, il y a toujours quelqu’un pour nous sortir l’argument fatal :


  • “C’est triste, mais c’est comme ça.”

  • “Si tu n’achètes pas, quelqu’un d’autre le fera.”

  • “Tu crois vraiment que boycotter une marque va changer le monde ?”


Et à force de l’entendre, on finit par le croire. On finit par accepter l’idée qu’on est juste des spectateurs impuissants dans un système trop vaste pour être combattu.

Sauf que… c’est faux.


3. Ce qu’on peut vraiment faire (et pourquoi c’est plus simple qu’on ne le pense)

Parce que oui, on ne peut pas changer l’industrie de la mode du jour au lendemain. On ne peut pas arrêter le capitalisme vorace en un claquement de doigts. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire du tout.


Déjà, il faut comprendre que chaque choix individuel a un impact collectif.


  • Quand on arrête d’acheter en masse chez une marque éthique douteuse, elle finit par ressentir la pression et doit s’adapter.

  • Quand on soutient les créateurs indépendants au lieu des grosses machines formatées, on leur donne du poids.

  • Quand on choisit d’exiger mieux au lieu d’accepter l’inhumain comme une fatalité, on change la culture.


On ne demande pas à tout le monde d’être irréprochable. On vit dans un monde où tout est construit autour de ces systèmes toxiques. C’est impossible d’y échapper totalement.


Mais on peut réduire notre complicité, et ça, ça commence par des petits changements.


  • Acheter moins mais mieux (et pas juste pour suivre les tendances).

  • Encourager les marques et artistes qui respectent des valeurs humaines.

  • Être conscients de ce qu’on consomme plutôt que de fermer les yeux.


Parce qu’à la fin, la vraie question, c’est :Est-ce qu’on veut continuer à accepter l’inacceptable ?


Ou est-ce qu’on veut, au minimum, refuser d’être totalement anesthésiés ?


Conclusion - “Changer les choses, c’est impossible… ou pas ?”


Bon. On vient de traverser un joli petit enfer ensemble. Un monde où la fast fashion exploite à tout-va, où la tech broie des vies pour nous vendre des gadgets, où les artistes sont réduits à des produits jetables, et où nous, spectateurs, consommateurs, on continue à nourrir le système sans même s’en rendre compte.


Et je sais ce que certains d’entre vous se disent peut-être en ce moment : “Ok, c’est affreux, mais qu’est-ce qu’on est censés faire ?”


Et c’est là toute la complexité du problème. Parce qu’on ne peut pas juste arrêter d’un coup. On ne peut pas soudainement tous s’habiller en coton bio fait main par des artisans payés 3000€ par mois, jeter nos smartphones et retourner à la machine à écrire, ou boycotter toutes les industries qui ont du sang sur les mains… sinon, on finirait littéralement à poil dans une grotte.


Mais est-ce que ça veut dire qu’on doit tout accepter sans broncher ? Absolument pas.

Il ne s’agit pas d’être parfait, mais d’être conscient.


Parce que si on continue à scroller, à consommer, à applaudir sans jamais se poser de questions, alors oui, on est complices. Mais si on commence à être plus exigeants, à soutenir ceux qui essaient de faire mieux, à arrêter d’accepter l’inhumain comme une fatalité… alors, à notre échelle, on commence déjà à bouger quelque chose.


Et ça, c’est le premier pas.


Alors maintenant, j’ai une question pour vous :Est-ce qu’on continue à laisser le monde fonctionner comme ça, ou est-ce qu’on commence à ouvrir les yeux ?


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Merci d’avoir écouté, prenez soin de vous… et n’oubliez pas de regarder le monde avec un peu plus de recul.


À bientôt dans Cappuccino & Croissant. 🎙️☕

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