top of page
1.png

Deadpool, Wolverine et Cie : les héros rebelles du cinéma

Dernière mise à jour : 24 avr.




ree

Bon, parlons franchement. On a tous grandi avec l'image du héros parfait, le gars (ou la fille) en cape qui vole au secours de l'humanité avec un sourire éclatant et une mâchoire carrée. Mais soyons honnêtes, qui y croit encore ? Dans un monde où les figures d'autorité se font dégommer à la chaîne et où la réalité est bien plus nuancée que les bandes dessinées de notre enfance, les super-héros traditionnels commencent sérieusement à sentir le réchauffé. Et c'est là que les anti-héros entrent en scène. Ces personnages tordus, imprévisibles, parfois carrément détestables, mais qui, malgré tout, captivent notre imagination comme jamais. Pourquoi ? Parce qu'ils nous ressemblent plus que ces icônes lisses et impeccables. Ils sont imparfaits, vulnérables, et surtout, ils évoluent dans un univers où les frontières entre le bien et le mal sont aussi floues que les engagements de nos politiciens.


Aujourd'hui, je vais vous emmener dans un voyage à travers le monde fascinant des anti-héros, ces figures qui redéfinissent le cinéma de super-héros moderne. On va décortiquer pourquoi ces personnages tordus nous attirent tant, comment ils reflètent notre société cynique et désillusionnée, et ce que ça dit de nous, en tant que public, que de préférer un mec avec des griffes en adamantium ou un mercenaire qui brise le quatrième mur à Superman et son sens aigu de la justice. Aujourd’hui on parle de ce qui fait des anti-héros les nouvelles stars du cinéma.


----------------------------------------


Laissez-moi vous rafraîchir la mémoire. Au début des années 2000, Hollywood a découvert que les collants moulants et les capes colorées pouvaient rapporter des milliards. Les premiers X-Men ont ouvert la voie, Spider-Man a consolidé le mouvement, et avant qu'on ne le sache, nous étions inondés de super-héros à chaque coin de rue. C'était l'époque dorée des Avengers et des Justice League, où chaque nouveau film devait être plus grand, plus explosif, et surtout, plus lucratif que le précédent.


Mais vous savez ce qui arrive quand vous mangez trop de chocolat ? Ça devient écœurant. Eh bien, c'est ce qui s'est passé avec les films de super-héros. Après avoir atteint des sommets avec des événements comme Avengers: Endgame, le genre a commencé à montrer des signes de fatigue. Les spectateurs en avaient marre de voir les mêmes histoires réchauffées, les mêmes héros sans défauts, les mêmes fins heureuses garanties. Le marché a commencé à saturer, et il y avait un besoin croissant de quelque chose de nouveau, quelque chose qui ne prenait pas les fans pour des idiots.


C'est là que Deadpool a fait irruption, en 2016, comme un coup de pied bien placé dans les parties molles du genre. Avec son humour irrévérencieux, son quatrième mur brisé en mille morceaux et sa violence cartoonesque, il a montré qu'il était possible de faire un film de super-héros qui ne se prenait pas au sérieux, tout en étant totalement déjanté et divertissant. Deadpool, c'était le gamin qui se moquait des adultes, mais qui faisait ça avec tellement de panache qu'on ne pouvait pas s'empêcher de l'adorer.


Puis, en 2017, Logan a poussé le concept encore plus loin. Ici, Wolverine, autrefois l'un des X-Men les plus populaires, était dépeint comme un héros fatigué, brisé par les années, dans un monde où les mutants étaient presque éteints. Logan n'était pas seulement un film de super-héros ; c'était un western crépusculaire, une méditation sur la mortalité, et une rupture brutale avec les conventions du genre. Il a prouvé qu'un film de super-héros pouvait être à la fois profond, sombre, et terriblement humain.


Avance rapide jusqu'en 2024, et voilà que Deadpool and Wolverine débarque, non pas pour réinventer la roue, mais pour littéralement la faire exploser. Ce film est la culmination de toutes ces années d'évolution, une œuvre qui mélange l'humour mordant de Deadpool avec le désespoir brutal de Logan. C'est un commentaire non seulement sur l'état actuel des films de super-héros, mais aussi sur l'industrie cinématographique elle-même. En effet, dans un contexte où le MCU commence à vaciller sous le poids de ses propres ambitions, et où la formule du "multivers" commence à s'essouffler, Deadpool et Wolverine viennent nous rappeler pourquoi on aimait les super-héros au départ : pour leur capacité à défier les normes, à surprendre, et à ne jamais, jamais faire ce qu'on attendait d'eux.


----------------------------------------


Deadpool and Wolverine (2024)


Sorti en août 2024, Deadpool and Wolverine n'est pas juste un film, c'est un véritable pied de nez à l'industrie du cinéma de super-héros. Si vous pensiez que Deadpool avait déjà tout dit en termes de sarcasme et de méta-humour, attendez de voir ce que fait ce film en combinant l'humour décapant de Deadpool avec la brutalité sans filtre de Wolverine. Mais ce qui est fascinant ici, ce n'est pas juste l'action ou les blagues à la pelle – bien que, soyons honnêtes, elles sont carrément mortelles – c'est la manière dont le film critique subtilement la saturation du marché des super-héros.


Imaginez : dans un monde où chaque studio se bat pour sortir le prochain grand film de super-héros, Deadpool and Wolverine débarque avec une attitude du genre "On sait que vous en avez marre, et nous aussi". Le film joue sur cette fatigue, en parodiant ouvertement les tropes classiques tout en offrant des séquences d'action qui, malgré leur exagération, semblent ridiculement rafraîchissantes. La manière dont Deadpool casse le quatrième mur pour critiquer la surabondance des films de super-héros n'est pas juste un gimmick – c'est une déclaration audacieuse sur l'état actuel du genre.


Mais ce film va plus loin en montrant comment deux personnages qui ont traversé des décennies de réinventions peuvent encore surprendre. Les méta-références sont si nombreuses qu'elles en deviennent un jeu pour le spectateur – repérer les clins d'œil à l'industrie, aux films passés, et même à la vie personnelle des acteurs. Par exemple, quand Deadpool fait une blague sur les nombreuses "morts" de Wolverine dans d'autres films, ce n'est pas seulement drôle, c'est un commentaire sur la manière dont le public consomme et recycle ces histoires encore et encore​.


Kick-Ass (2010)


Avant que Deadpool ne devienne le roi du sarcasme, il y avait Kick-Ass, un film qui, en 2010, a choqué le public avec sa violence brutale et son approche sans filtre des super-héros amateurs. Réalisé par Matthew Vaughn, Kick-Ass se moque des idéaux héroïques en montrant ce qui se passerait réellement si un adolescent décidait de devenir un super-héros sans aucun pouvoir. Spoiler alert : ça ne se passe pas bien.


Le film est un cocktail explosif de comédie noire et d'action décomplexée, mais il est surtout important pour la manière dont il a ouvert la voie à des films comme Deadpool. Là où Kick-Ass diffère, c'est dans son ancrage plus réaliste – ici, les blessures font mal, les héros saignent, et les conséquences sont bien réelles. En dépeignant un monde où les "super-héros" sont autant des victimes de leur propre naïveté que des brutes en quête de violence, Kick-Ass pose une question fondamentale : pourquoi avons-nous besoin de héros, et que se passe-t-il quand ils sont aussi imparfaits que nous ?


C'est un film qui a divisé, certains l'adorant pour son audace, d'autres le détestant pour sa violence gratuite. Mais qu'on l'aime ou non, Kick-Ass a indéniablement préparé le terrain pour que des films comme Deadpool et Logan puissent aller encore plus loin dans la déconstruction des mythes héroïques. Là où Deadpool se moque du genre avec un clin d'œil et un sourire, Kick-Ass frappe fort avec une batte de baseball, laissant le public se demander si le prix à payer pour être un héros en vaut vraiment la peine​.


The Boys (2019 - )


Passons maintenant à The Boys, une série qui prend un malin plaisir à renverser tout ce que nous aimons détester dans les super-héros. Si Kick-Ass et Deadpool se moquent gentiment des tropes héroïques, The Boys prend un marteau-pilon et les réduit en miettes. Dans cet univers, les super-héros ne sont pas des protecteurs, mais des produits de consommation, des célébrités corrompues par leur propre pouvoir et manipulées par des corporations sans âme.


Ce qui distingue The Boys, c'est son approche hyperréaliste et cynique du concept de super-héros. Ici, pas de costumes brillants ou de discours moralisateurs – les "héros" sont des narcissiques psychopathes qui utilisent leur pouvoir pour asseoir leur domination. Et c'est là que la série brille : en montrant les conséquences catastrophiques d'un monde où les super-héros sont au-dessus des lois, The Boys ne se contente pas de critiquer le genre, il le démolit complètement.


Cette série va plus loin que n'importe quel film de super-héros avant elle, en exposant les contradictions et les hypocrisies du genre. Là où Deadpool and Wolverine utilise l'humour pour adoucir la pilule, The Boys vous la force dans la gorge avec un sourire sinistre. Le résultat ? Une série qui pousse les spectateurs à remettre en question non seulement les super-héros, mais aussi notre propre fascination pour eux. Pourquoi sommes-nous si attirés par des figures de pouvoir qui, dans le fond, sont aussi faillibles et corrompues que les pires d'entre nous ?​


Birdman (2014)


Pour finir, parlons de Birdman, un film qui, à première vue, n'a peut-être pas l'air d'un film de super-héros, mais qui en est une des critiques les plus acerbes. Réalisé par Alejandro González Iñárritu, Birdman raconte l'histoire d'un acteur vieillissant, célèbre pour avoir incarné un super-héros dans sa jeunesse, et qui tente désespérément de retrouver sa crédibilité en montant une pièce de théâtre à Broadway.


Birdman est une méditation sur la célébrité, l'ego, et la quête de validation. Mais c'est aussi une critique cinglante du genre des super-héros et de l'impact qu'il a sur la culture populaire. Le film montre comment le personnage principal, interprété magistralement par Michael Keaton, est hanté par son passé en tant que "Birdman", un rôle qui l'a rendu célèbre mais qui a aussi détruit sa carrière et sa santé mentale.


Le film joue brillamment avec la frontière entre réalité et fiction, utilisant des éléments surréalistes pour montrer la descente aux enfers d'un homme qui ne peut échapper à l'ombre de son personnage de super-héros. C'est une réflexion sur l'impact dévorant de la célébrité et sur la manière dont la culture des super-héros, avec ses attentes irréalistes et ses exigences de perfection, peut broyer ceux qui en sont les symboles.


Birdman est essentiel car il offre une perspective différente sur les super-héros, non pas en tant que sauveurs ou modèles à suivre, mais en tant que fardeaux qui pèsent lourdement sur ceux qui les incarnent. En cela, il rejoint des œuvres comme Deadpool and Wolverine et The Boys dans leur exploration des conséquences sombres et souvent destructrices d'un monde obsédé par les héros.


Conclusion du segment


Les œuvres récentes et passées ont su non seulement déconstruire le modèle classique du super-héros, mais aussi proposer une réflexion plus profonde sur ce que ces figures représentent dans notre culture. Deadpool and Wolverine redéfinit les attentes en jouant sur l'humour noir et la critique mordante, tandis que Kick-Ass avait déjà commencé à briser les illusions en confrontant les héros à une réalité plus crue et brutale. The Boys poursuit cette déconstruction en exposant les super-héros sous un jour cynique et corrompu, poussant le spectateur à questionner la nature même de ces personnages. Enfin, Birdman boucle la boucle en offrant une perspective introspective sur les effets dévastateurs de la célébrité et du culte des super-héros. Ensemble, ces œuvres tissent un tableau complexe et nuancé de la façon dont le genre s'est transformé, passant de l'idéalisation des figures héroïques à une exploration plus sombre et réaliste de leurs failles.


----------------------------------------


Les anti-héros captivent le public moderne parce qu'ils incarnent une réalité bien plus proche de celle que nous vivons quotidiennement. L'époque où l'on se satisfaisait de héros parfaits, toujours impeccables, est révolue. Ce qui attire aujourd'hui, c'est l'imperfection, l'ambiguïté morale, et la complexité des personnages qui ne se conforment pas aux standards traditionnels du bien et du mal. L'anti-héros, avec ses failles évidentes et ses dilemmes éthiques, résonne profondément dans une société qui a de plus en plus de mal à trouver des modèles d'autorité crédibles.


Pourquoi cette fascination ? Probablement parce que nous vivons dans un monde où les figures d'autorité – qu'elles soient politiques, religieuses ou économiques – se sont révélées décevantes à maintes reprises. Les scandales, la corruption, les abus de pouvoir sont devenus monnaie courante, et il est de plus en plus difficile de croire en des leaders infaillibles. Les anti-héros, avec leur lot de défauts et de contradictions, sont perçus comme plus authentiques, plus "réels" que les modèles héroïques traditionnels.


Prenons le cas de Tony Soprano dans The Sopranos. Ce chef de la mafia est autant un criminel qu'un homme de famille, et c'est précisément cette dualité qui le rend si fascinant. Le public moderne reconnaît en lui les mêmes luttes internes qu'il traverse lui-même. C'est la même raison pour laquelle Walter White, de Breaking Bad, est devenu une icône culturelle : un professeur de chimie sans histoire qui se transforme en baron de la drogue pour subvenir aux besoins de sa famille, plongeant ainsi dans un univers où les lignes entre le bien et le mal sont constamment brouillées.


Le cynisme, lui aussi, joue un rôle crucial dans cette fascination. Dans un monde où la désillusion est omniprésente, où l'on remet en question les institutions et les idéologies, l'anti-héros apparaît comme une figure plus crédible, plus pertinente. Le cynisme de personnages comme Deadpool ou Rick Sanchez de Rick and Morty ne fait que refléter une société elle-même empreinte de scepticisme. Ils incarnent une réponse à un monde qui n'est plus noir ou blanc, mais une infinité de nuances de gris.


Cette complexité morale se retrouve également dans les œuvres de fiction qui dépeignent des univers où le bien et le mal ne sont plus des concepts absolus, mais des constructions sociales fluides. Par exemple, dans la série Peaky Blinders, Thomas Shelby est un chef de gang impitoyable, mais aussi un homme guidé par des codes d'honneur personnels, des valeurs familiales, et une loyauté inébranlable envers son clan. Ici, le protagoniste n'est ni tout à fait un héros ni un méchant, mais un être humain naviguant dans un monde où chaque décision est une question de survie.


L'attrait pour les anti-héros ne se limite pas à une simple préférence pour le "dark" ou le "gritty". Il s'agit plutôt d'une quête de personnages qui reflètent la complexité de notre propre existence, des figures qui ne prétendent pas être parfaites mais qui luttent avec leurs propres contradictions, tout comme nous. C'est pourquoi des films comme Joker (2019) ont fait un tabac : en humanisant l'un des méchants les plus emblématiques de la culture pop, Joker nous montre que même les pires personnages ont une histoire, des motivations, des douleurs profondes qui les poussent à agir comme ils le font.


En fin de compte, ces films et séries ne sont pas seulement des moyens de divertissement ; ils sont des miroirs dans lesquels nous voyons nos propres failles, nos propres luttes. Ils nous rappellent que les héros n'ont pas besoin d'être parfaits pour être admirés, et que parfois, les récits les plus puissants sont ceux qui embrassent l'incertitude et l'ambiguïté. Ces œuvres nous invitent à repenser notre conception du bien et du mal, à accepter que la vie est rarement simple, et que, peut-être, les vrais héros sont ceux qui osent affronter leurs propres démons.


Finalement, la popularité croissante des anti-héros révèle notre besoin de récits qui parlent de la réalité telle qu'elle est, sans fard ni illusion. Dans un monde où les anciennes certitudes vacillent, ces personnages imparfaits, faillibles, et profondément humains nous offrent une nouvelle forme d'héroïsme – un héroïsme qui, loin d'être irréprochable, est profondément ancré dans la complexité de la condition humaine.


Conclusion


Alors, qu'est-ce qu'on retient de tout ça ? Les héros parfaits, c'est bien pour les contes de fées, mais dans le monde réel – ou du moins, celui qu'on consomme à travers nos écrans – ce sont les anti-héros qui volent la vedette. Pourquoi ? Parce qu'ils incarnent la complexité de notre époque, une époque où le bien et le mal ne sont plus séparés par une ligne claire, mais plutôt par une série de choix difficiles, de compromis, et parfois, de sacrées mauvaises décisions. Les personnages comme Deadpool, Logan, et même les super-zéros de The Boys nous rappellent que, dans la vie, il n'y a pas de solutions simples, et que parfois, pour faire ce qui est juste, il faut être prêt à se salir les mains.


Et si ces films et séries alternatifs étaient plus que de simples divertissements ? Et si, à travers eux, nous cherchions une manière de naviguer dans un monde de plus en plus complexe, où les anciennes certitudes s'effondrent et où les héros sont, finalement, aussi imparfaits que nous ? Voilà de quoi réfléchir la prochaine fois que vous verrez un super-héros sur grand écran.


Avant de vous laisser, si ce genre de contenu vous plaît, pensez à vous abonner au podcast pour ne rien rater des prochains épisodes. Et si vous avez envie de soutenir financièrement le développement de ce podcast (parce que, oui, le sarcasme et l'intelligence, ça demande du boulot), n'hésitez pas à faire un don. Chaque contribution, aussi petite soit-elle, aide à continuer cette aventure. Alors, quelle est votre vision du héros moderne ? Est-ce que les anti-héros sont l'avenir du cinéma, ou sommes-nous juste trop cyniques pour encore croire aux contes de fées ? J'attends vos réflexions avec impatience.

コメント


bottom of page